André Schandel nous a quittés le 2 mai. Il avait 90 ans, et une grande partie de sa vie a été consacrée au Vol libre.
Instituteur, puis directeur d’école à Strasbourg, il a formé des jeunes à la construction de modèles et les a accompagnés sur les terrains pour les initier au vol. Il a fondé le club Les Rapaces de l’ILL, d’abord affilié au CLAP, ensuite à la FFAM.
Sa contribution essentielle à notre sport, c’est le magazine Vol libre, qu’il crée en 1977, publiant 200 numéros jusqu’en 2010. Si l’on interroge les témoins de cette époque, l’idée de ce magazine est née de conversations sur les terrains : beaucoup de pratiquants de Vol libre déploraient le peu d’échos de leurs compétitions et de leurs problématiques (recherche du courant ascendant, techniques de construction, choix du profil le plus performant) dans les revues d’aéromodélisme du commerce.
Pendant 33 ans, André recueille textes et photos envoyés par les vol-libristes de tous les pays, et parcourt concours et championnats, l’œil tantôt attentif aux évolutions des compétiteurs, tantôt vissé à son objectif d’appareil photo pour capturer les clichés qu’il insérera dans ses pages. Il assurait la fabrication d’un bout à l’autre de la chaîne d’édition : recueil ou traduction des articles et des photos, mise en page, impression et reprographie, envoi par la poste. Il continuait en même temps sa tâche d’enseignant, et son bénévolat dans des écoles primaires et un centre socio-culturel.
Il fut le trait d’union entre les modélistes de Vol libre du monde entier. Ce qu’il appréciait particulièrement dans son travail, c’était « le côté humain, avec tous les sentiments et ressentiments que cela impliquait », citation tirée de l’article avec lequel il inaugura le numéro 200, le dernier de Vol libre.
Ces dernières années, et encore récemment, chacun de nous pouvait le suivre sur Facebook, où il postait quelques-uns de ses fabuleux dessins, ou bien d’anciennes photos accompagnées d’une question malicieuse : qui reconnaissez-vous ?
Ses plus belles récompenses vinrent de l’étranger : Le Hall of Fame de la NFFS-USA (National Free Flight Society) des États-Unis, et le diplôme Otto Lilienthal de l’Aéro Club d’Allemagne. La FFAM de cette époque l’ignora.
Que ce texte soit l’expression de notre admiration pour 33 ans de dévouement passionné au Vol libre et de nos remerciements pour la tâche accomplie.
Annie Besnard