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Résultats de l'équipe de France F3F au championnat du monde à Hanstholm (DK) : lundi 10 octobre 2022

La cinquième journée nous a donné du fil à retordre. Nous retournons sur la pente à Kallerup, à 50 km au sud de notre logement, avec un vent à nouveau présent autour de 12m/s, donc un peu plus faible mais de travers gauche, donc le virage à gauche donnera de l’énergie avec une trajectoire vers le haut. Pour le virage à droite, ça s’annonce plus compliqué car il faut voler légèrement incliné vers le haut ou à plat. Dans cette 13ème manche, c’est Pierre Rondel qui vole en premier avec une prise d’altitude bien réalisée pour se lancer avec une bonne vitesse sur ces 10 bases. Les deux premiers virages sont très bien placés pour garder, voir augmenter la vitesse. Arrivé à la troisième base, survient l’inattendu… Pierre vire un peu trop tôt et rate la base. Avec son élan, il essaie de se rattraper rapidement, mais son Wasabi se déclenche et il finit sa trajectoire dans l’eau. C'est le choc général pour les organisateurs, l’ensemble des pilotes et plus grave encore pour notre équipe.

Un moment d’hésitation ! Que faire : laisser le planeur dans une eau à 13°C ? Est-ce que quelqu’un prend le risque pour se lancer là-dedans ?? La solution vient des organisateurs : un des juges, Peer Hinrichsen, qui a de l’expérience dans ces conditions, se lance en slip dans l’eau ! À ma grande surprise, il garde pied jusqu’au planeur qui flotte à environ 7 m de la plage caillouteuse, et le ramene à terre. Ouuuf, au moins le planeur est de retour ! Étonnamment, uniquement le nez et un bout d’aile ont souffert. On rince tout de suite le planeur entier à l’eau douce pour limiter les dégâts en espérant qu'il revolera après le championnat. Pierre est donc obligé de continuer avec son Quantum 2, qu'il préfère utiliser dans des conditions plus légères.

Mais comment l’équipe peut-elle se remettre après un tel choc : un résultat à 0, le planeur préféré HS pour le championnat et la fébrilité et le doute qui s’installent pour les prochaines vols… Mais la manche n’est pas finie. Il faudra attendre les vols de Sébastien Lanes - Seb - et de Jean-Bastien Deuguelle - JB -, ainsi que le vol de Pierre dans la 14ème manche pour se retrouver ensemble pour une réunion d’équipe sur la pente. En attendant il faut d’abord finir la manche 13. Jean-Bastien réalise un chrono correct - 41 secondes - par rapport au meilleurs temps de la manche en 36 secondes, de Philipp Stary. Sébastien réalise un 37 secondes, ce qui manifeste sa volonté de grimper sur le podium et qui en plus ramène des points précieux à l’équipe. Il y a encore de l’espoir, mais notre position par équipe est gravement en danger, car les Hollandais et les Danois assurent bien leurs vols et ils sont donc nos adversaires directes et redoutables pour une place sur le podium.

La tension est palpable au début de la manche 14 quand Pierre vole à nouveau, maintenant avec son Quantum 2. Tout le monde se pose la même question : comment a-t-il digéré son accident lors de la manche précédente ???? La réponse est à la hauteur de l’homme. En effet Pierre ne lâche rien et réalise un super chrono de 37 secondes où le meilleur chrono est à 35 secondes. Avec cette performance, la réunion d’équipe devient plus facile et nous mettons nos points forts en avant car ce n’est pas la première fois qu’une équipe de France doit encaisser un vol à 0 lors d’un championnat du monde. Il faut savoir, qu’une performance à la pointe n’est pas sans risque et un vol pépère ne fait pas trembler les meilleurs pilotes du monde, les autrichiens et les allemands.

Après ce rattrapage de Pierre, JB enchaine avec un 39 secondes ce qui est redoutable pour ces adversaires et qui tombe bien pour le résultat d’équipe.

Il reste à réaliser les manches 15 et 16. Elles sont marquées par deux chronos exceptionnels de Sébastien de 33 secondes. Il commence à pointer son nez pour le podium en individuel. À la fin de cette journée, nous nous retrouvons en quatrième position par équipe avec environ 100 points de retard sur les Hollandais et à seulement 50 points devant les Danois. Rien n’est donc joué et la dernière journée du championnat s’annonce comme un grand "Show-Down" au pistolet tiré… Sébastien est troisième en individuel et laisse derrière lui Lucas Gaubatz (AUT) et Martin Ziegler (AUT), deux titans du F3F en Autriche ! C'est énorme et au-delà des espérances !

Vient donc la dernière journée. Nous revenons à la pente de la première journée, sur l’ile de Mors, pas très aimée par notre équipe. Nous avons deux manches en vue. Les objectifs sont simples et annoncés haut et fort. L’équipe doit arracher les points aux Hollandais et garder les Danois à une distance respectable. Pour Seb, il faut réaliser des chronos lui permettant de rester sur le podium. Les conditions sont légères, un vent autour de 5 m/s et la météo présage des conditions montantes, c'est-à-dire que ceux qui volent en fin de manche seront favorisés. Il faut rappeler que durant la manche 6, quelques jours auparavant, dans une situation pareille, l’équipe était contrainte de voler au début de la manche et que cela était un joker général quand le dernier pilotes avait "péter un chrono". Dans cette 17ème et avant-dernière manche, nous sommes dans le dernier groupe, donc en théorie favorisés sur ce coup, mais malchance, le vent se lève seulement pour le dernier pilote, Sören Krogh (DK) qui est un adversaire pour notre place pour le podium. Les beaux vols de Seb, Pierre et JB ont finalement suffit pour nous hisser sur la 3ème place en équipe et Seb conserve sa 3ème place individuel avant la dernière manche.

La tension est à son comble et les derniers vols sont observés un par un. À chaque vol, nous refaisons les calculs pour savoir où nous en sommes et quelle est notre marge… Sébastien et Pierre volent précis et réalisent des chronos à la hauteur de ce qu’il est possible dans ces faibles conditions et surtout mieux que nos adversaires. Des bonnes prises d’altitude, des trajets sans fautes et avant la 18ème et dernière manche, nous sommes en P3 devant les Hollandais avec 90 ptoins d’avance, donc pas grand-chose, et Seb a su maintenir sa place. Vient donc le dernier vol de notre équipe et cette lourde tâche repose sur les épaules de Jean-Bastien Deguelle - JB. Il est pour la première fois dans l’équipe de France F3F. Il participe pour la première fois à un championnat du monde. Il vole avec son planeur Cosmos, conçu entre autres par Jean-Luc Foucher, et réalisé par Matthieu Barrabes. Il est conscient de cette responsabilité, car un vol raté fera perdre la 3ème place à l’équipe. Nos concurrents pour cette place sont donc au premier rang pour surveiller ce vol. En amont, Peter Aanen, le meilleur pilote hollandais, réalise, avec 42 secondes, un chrono magique, donc il va être difficile d’y répondre.

Vient d’abord la tâche incontournable à chaque vol : le lancer. Il est exécuté avec force, précision et sécurité par notre bras de fer pendant tout le championnat et lanceur très apprécié, Mickael Brahier. Le Cosmos de JB se retrouve très vite à environ 7 mètres d’altitude. Avec un sang-froid exemplaire, JB réalise sa prise d’altitude et sort avec une très bonne vitesse car il se lance d’une altitude d’environ 40 mètres, par rapport à une pente qui n’a que 9 mètres de hauteur. Ensuite, il vole exceptionnellement propre dans ces virages avec une faible marge - une coupe serait fatale, trouve le parcours proche de l’idéal, garde sa vitesse et réalise un chrono de 45 secondes, légèrement moins rapide que Peter Aanen. Le moment d’incertitude ! Est-ce que cela suffit pour rester devant ?? Jean-Luc Foucher, notre cerveau et conseiller spécialisé, calcule et selon lui, ça passe avec une légère avance autour de 50 points. Pareil pour Seb, selon ses calculs, il devrait conserver sa place. Il faut préciser, qu’il n’est pas si évident de faire des calculs sur les genoux car il faut prendre en compte des éventuels jokers - les deux plus mauvais résultats sont retirés car ce concours dépasse les 15 manches. Une fois de plus, l’organisateur fait preuve de son professionnalisme et affiche les résultats préliminaires sur la plateforme F3XVault.com, conçu et maintenu par Tim Traver (USA), membre très apprécié de l’équipe américaine. Et ce qui s'affiche correspond à nos prédictions.

L’équipe de France, composée par Sébastien LANES, Pierre RONDEL, Jean-Bastien DEGUELLE, Andréas FRICKE (TM), Mickael BRAHIER (lanceur), Jean-Luc FOUCHER (aide) se place troisième au championnat du monde F3F,
derrière l’Autriche : Philipp STARY, Lucas GAUBATZ, Martin ZIEGLER, Mario PERNER (TM)
et l’Allemagne : Thorsten VOLKERS, Erik SCHUFMANN, Siegfried SCHEDEL, Frank DROGE (TM).
Sébastien LANES se place 3ème derrière Philipp STARY (AUT) qui est le nouveau champion du monde et Thorsten VOLKERS (GER).

Vous l’avez compris, ce championnat du monde F3F était dur pour l’ensemble des équipes et particulièrement pour notre formation, avec des conditions variables, des sites de vols différents et des adversaires très entrainés et préparés. Se placer sur le podium devient de plus en plus compliqué et ce championnat qui a vu certains rêves se briser, car un des cadors ne se retrouve finalement même pour sur les fameuses trois marches car c’est Sébastien Lanes qui a défendu becs et ongles sa place. Chapeau bas !

Ce fut une expérience très intense pendant 2 semaines entières sur place, une équipe soudée dans un logement commun, une cuisine faite pour nos petites mains et avec l’aide de notre lanceur magique, Mickael Brahier, qui brille également au bord de la pente. L’équipe était très bien équipée avec des Parkas spéciales, prévues pour la voile en haut mer, des bonnets spéciaux offerts par notre sponsor "Blanc Bonnet" (https://blanc-bonnet.fr), des tentes de protections, des kits de réparation etc. L’ambiance sur la pente était exemplaire avec des échanges humains et même techniques et une entraide qui fait plaisir.

En ce qui concerne l’organisateur, l’opinion était unanime, le meilleur championnat du monde jamais vécu. Avec des conditions musclées et changeantes, l’équipe autour de Jan HANSEN (CD), Regnar PETERSEN (Organisateur) et Erik DAHL-CHRISTENSEN (assistant CD) était à la hauteur de la tâche et même à l’écoute des pilotes et des équipes. Du jamais vu.

Après une belle cérémonie dont vous pouvez admirer les images sur notre page Facebook, ce beau championnat se termine par un banquet qui permet d’échanger avec les autres équipes autour d’une pintade et quelques verres, avec modération. En effet l’équipe reprend la route à 5h00 du matin pour rentrer en France avec quelques jerricans de réserve pour s’assurer d’arriver au bout. Des efforts énormes avec environ 1300 € de courses pour manger, 1500 km sur place entre les différents sites de vol et 5400 km au total depuis le départ de Toulouse. Tout cela est couronné par un bon résultat. Mission accomplie !

Andréas FRICKE Team Manager F3F

Voici le lien vers les résultat en ligne de ce championnat

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